Cuisine, illustration, enseignement, Erin Boukall a plusieurs cordes à son arc. Avec sa boutique Chef Shirts, elle allie avec brio ses différentes passions.
Tu es passionnée de cuisine, c’est évident. D’où te vient cette passion ? Et qu’est-ce qui t’as poussé à ouvrir une boutique Spreadshop ?
Je m’intéresse vraiment à la cuisine depuis que j’ai 16 ou 17 ans. Au fil du temps, je suis devenue une gastronome par excellence. J’ai rassemblé environ 600 livres de cuisine… Alors oui, je suis vraiment une férue de cuisine. J’ai commencé à apprendre à cuisiner toute seule, à tester des restaurants et m’intéresser aux chefs.
J’ai résisté à l’idée d’aller dans une école de cuisine parce que la vie d’un chef m’effrayait, les heures, le physique et tout ça. Quand j’ai obtenu mon diplôme d’études secondaires, je suis allée aux Beaux-arts et tout cela se reflète dans ma boutique Chef Shirts.
Maintenant, je donne des cours de cuisine au lycée. C’est vraiment une autre façon pour moi d’exprimer ma passion pour la cuisine. Je vais également à l’école à temps partiel pour obtenir mon certificat Red Seal et devenir cheffe de cuisine.
Est-ce que c’est comme devenir « ceinture noire » de cuisine ?
Ce n’est pas aussi cool. En gros, c’est le gouvernement qui va me certifier en tant que cheffe cuisinier qualifiée. Je fais tout ça en même temps.
Pour ce qui est de ma boutique, j’ai créé de la documentation pour les élèves de mon cours de cuisine. Je cherchais des images à utiliser comme support pédagogique, mais je n’arrivais pas à en trouver. J’ai donc utilisé ce que j’avais appris à l’école d’art (j’avais bien dit à mes parents que je m’en servirai un jour).
J’ai en quelque sorte utilisé ces designs pour mettre en valeur les choses que je voulais enseigner, et apparemment cela a beaucoup plu. Les gens ont commencé à dire : « Ce serait trop cool sur un t-shirt ». Alors j’ai dit : « Oh, d’accord, je crois que je peux faire ça. »
Lorsque j’ai voulu commercialiser ces t-shirts, j’ai posté sur un coup de tête un truc sur Instagram. Puis cela a commencé à faire le buzz ; des gens m’envoyaient des messages d’Italie, d’Afrique du Sud, du Portugal, du Mexique. Ils disaient : « Hé, je les veux, on les trouve où ? » C’est à ce moment-là que j’ai réalisé l’importance que ça avait, et que j’ai compris que j’allais devoir sortir des sentiers battus. Je ne voulais pas garder ma pile de t-shirts dans mon garage et ne les vendre qu’à des amis. Je ne voulais pas m’asseoir sur ce stock. Je me suis dit que si je voulais avoir une portée internationale, j’avais besoin d’un moyen de faire parvenir les produits à tous ces clients. Spreadshirt s’est avérée la solution pour moi parce que la plateforme me permettait de vendre très vite et de me concentrer sur mes designs.
Cuisine, illustration, enseignement, il y a une grande différence. Comment as-tu fini par trouver la meilleure façon de combiner tes différentes passions ?
J’ai toujours été perfectionniste, et ça va de pair avec le monde de la gastronomie. Ma formation en art a également joué un rôle dans ma passion pour la cuisine. Tout est une question de couleur, de design, mais c’est bien plus encore. C’est une question de goût, d’équilibre, d’harmonie, de textures… Juste en jouant avec tous ces éléments et en s’assurant que l’idée que vous avez fait murir dans votre tête se retrouve dans l’assiette. C’est la même chose quand il s’agit de mes t-shirts. C’est jouer avec la création sur papier et ensuite avoir un produit final que vous pouvez partager avec les gens. C’est vraiment cool.
Tes designs ont quelque chose de « faits à la main ». Du papier à l’écran, peux-tu nous révéler comment tu élabores tes designs ?
Je suis plutôt vieille école. Même quand j’étais à l’école d’art, j’ai vraiment résisté au numérique. Je trouvais toujours ces raccourcis sournois, parce qu’on peut tout faire à la main. C’est aussi comme ça que je travaille le mieux.
Je commence par gribouiller quelque chose sur papier, ça peut être un morceau de feuille blanche ou une page arrachée dans un carnet de croquis. Je n’avais jamais utilisé Photoshop avant. J’ai compris que j’avais besoin d’apprendre à me servir de ce logiciel.
J’ai donc appris par moi-même à m’en servir en demandant autour de moi des conseils et des astuces. J’essayais juste de m’assurer que mes designs étaient clairs et nets, et qu’ils avaient la qualité graphique que je recherchais tout en conservant cet aspect dessiné à la main.
Tu es active sur les réseaux sociaux. Sur quel réseau as-tu le plus de succès ?
C’est clairement Instagram. Je suis quelqu’un qui communique le mieux en image, et Instagram est le réseau de la communication visuelle par excellence. Ça se voit sur votre visage, dans votre alimentation, vous faites défiler les images avant d’aller vous coucher… Je pense que c’est cela qui a aidé les gens à connaître ma marque.
Un autre aspect positif d’Instagram, c’est la possibilité de collaborer, ce qui m’intéresse au plus haut point. J’aime contacter les autres utilisateurs, leur demander de reposter mes publications. Je peux ainsi accroître ma visibilité. Cela me permet d’atteindre différents publics et différentes personnes dans différents fuseaux horaires.
À quelle fréquence tu postes sur Instagram ?
Je n’utilise pas le programmeur de publications d’Instagram. Je ne trouve pas ça vraiment authentique.
Je poste au moins une image par jour voire trois grand max., ce qui arrive rarement. Cela dépend de ce que je publie. Je suis assez sélective sur le timing. Si je pense que mon post peut avoir de la popularité, j’attends l’heure de pointe pour la publier.
Comme tu utilises les réseaux pour faire tes promos, est-ce que tu as trouvé une stratégie irréfutable ?
J’y investis beaucoup d’énergie, parce que c’est un autre moyen de montrer ma passion pour la cuisine et pas seulement pour mes t-shirts. Je pense que ce qui fonctionne le mieux avec les promos, en particulier sur Instagram, cest grâce au fait que je cible parfaitement ma clientèle cible.
Dernièrement, j’ai été prise par l’envie de mettre de la couleur naturelle dans mes plats, alors j’ai fait des ravioles arc-en-ciel et des sushis arc-en-ciel. Les gens me suivent pour cela, parce que ça attire l’attention et cela me donne l’occasion de les exposer sur mes t-shirts. Il s’agit vraiment de comprendre ma clientèle cible, d’être connecté avec elle et d’assurer la pérennité des contenus.
Raconte-nous comment tu fais la promotion de ta boutique ? Quels sont des projets ?
Je veux aller encore plus loin avec Instagram, en particulier avec des stories. Je fais généralement ma pub via ma page perso CulinaryCalgary parce que j’y ai plus de fans et j’ai pour objectif de la mettre en lien avec ma boutique Chef Shirts.
Il s’agit d’avoir une image de marque. C’est drôle parce que nous parlons de tous ces termes, et en plus d’être prof de cuisine dans l’enseignement au secondaire, je donne aussi des cours de commerce. J’enseigne le management et le marketing. Ce savoir m’aide beaucoup et c’est cool parce que ce petit projet qui est le mien commence à grandir et à se développer. Je peux m’en servir comme étude de cas pour parler aux élèves de certaines de mes expériences réelles et de la mise en place de ces techniques.
En plus des réseaux sociaux, j’aimerais avoir des cartes de visite et des cartes postales. J’ai aussi produit des autocollants avec quelques-unes de mes images pour t-shirts, et ça fonctionne bien.
Comment envisages-tu l’avenir de ta marque ? Tu as déjà un plan ou une stratégie ?
Ma première stratégie est d’être passionnée par ce que je fais, puis de combiner tous ces centres d’intérêt. J’utilise cette base pour me motiver et m’inspirer.
J’ai une idée de concours que j’aimerais lancer sur Instagram où je demanderais aux followers de suggérer des designs. Si leur idée est retenue, ils recevront un t-shirt personnalisé.
Pour conclure, as-tu des conseils pour les nouveaux venus sur Spreadshirt ?
Je pense qu’il est important d’avoir une base solide de designs avant de lancer sa boutique en ligne. Il faut s’assurer que les images soient nettes, claires et précises. Cinq designs est un bon point de départ.
En plus, il faut s’assurer que tout soit cohérent, que l’image de marque soit solide… qu’il y ait un ensemble cohérent qui fera sens pour le client.
À part ça, même si ça sembler un peu ringard, il faut montrer que l’on est passionné, qu’il y a du cœur à l’ouvrage. Il faut simplement se soucier de ce que l’on fait et être passionné par ce que l’on fait. Internet est ce qu’il est, et une fois que vous avez mis vos designs sur le marché, vous ne pouvez pas les retirer. Assurez-vous que vous mettez en avant un produit de qualité, que ce soit vos t-shirts, vous-même ou votre entreprise.
Merci Erin d’avoir répondu à nos questions ! Rendez-vous sur Instagram pour découvrir ses dernières créations. Retrouvez-la aussi en interview sur Spreadshop Merch Cast.